Dans la capitale politique burkinabè, on estime à 20 000 tonnes de déchets déversés dans la nature par année. La gestion de ces déchets apparaît comme une opportunité de création d’emplois et d’autonomisation des couches vulnérables comme les femmes. Cet article a pour objectif principal de déterminer la contribution de l’activité de recyclage des déchets plastiques à l’autonomisation socioéconomique des femmes de SWOP. L’investigation de terrain à l’aide d’un questionnaire et d’un guide d’entretien a conduit à la collecte des données primaires et secondaires afin de saisir à la fois la perception du métier par les femmes et leur entourage mais également l’impact de l’activité de recyclage sur leur autonomisation socioéconomique. L’analyse des données nous révèle que l'activité de recyclage constitue une source de revenus stable mais fragile pour les femmes de SWOP. Le revenu moyen mensuel est estimé à 20 000 F CFA. Avec ce revenu, 93,9 % des femmes arrivent à contribuer à hauteur des dépenses élémentaires en l’occurrence les besoins alimentaires, de santé, d’habillement, d'éducation, etc. Mais seulement 12,1 % des femmes ont réussi à créer d’autres activités génératrices de revenus notamment l’élevage et le petit commerce. L’activité de recyclage permet aux femmes ainsi d'avoir une certaine autonomie et contribue en même temps à leur émancipation sociale. Les femmes se sentent valorisées dans leur famille car elles sont de plus en plus impliquées dans les prises de décision au sein de leur ménage.