Le présent papier déchiffre l’agro-pêcherie dans la résolution technicisée du conflit intercommunautaire opposant les peuples de la région à savoir : Mousgoum, Arabes Choa, Kotoko dans le Logone et Chari. Il est à noter que ce conflit s’est amplifié à la fois depuis l’assèchement grandissant du bassin du lac Tchad à cause des changements climatiques et depuis l’annonce des politiques agro-industrielles et de développement par le Président Biya lors du comice agropastoral à Ebolowa en 2011. Une chose qui a conduit à la violence foncière – entendue ici comme l’ensemble d’actes de destructions et de désorganisation ayant pour soubassement les ressorts fonciers et mettant en mal à la fois l’ordre social et l’ordre politique. Cette pratique renseigne sur une action collective des « petites mains » ou du Cameroun d’en-bas qui est fait des pratiques locales des forces vives (agriculteurs-éleveurs-pêcheurs), dont le point focal s’en est saisi dans les politiques locales de lutte contre les changements climatiques et les conflits intercommunautaires. Cette entreprise locale a donné du contenu aux entrepreneurs sociopolitiques constitués des hommes politiques, financiers, coutumiers et des cadres de diverses institutions étatiques et privées et des agents des collectivités territoriales et des services de l’État, en ce qui concerne la territorialité de leurs actions et interventions. La présente contribution entend mobiliser la socio-anthropologie politique, couplée à la sociologie politique de la domination, les récits de vie, les éléments explicatifs et empiriques, centrés sur un matériau ethnographique pour participer au renouveau de la pensée du territoire et de l’identité au Cameroun