Comment concilier la liberté de parole revendiquée aujourd’hui sous le prisme des droits de l’homme, avec l’agressivité des réseaux sociaux et la maîtrise par l’État de l’organisation et de la gestion de la vie publique ? Pour répondre à cette interrogation, la présente analyse entreprend de montrer à la fois l’importance et la fragilité de la parole dans le processus de construction du contrat social. En effet, nous soutenons ici l’idée selon laquelle la parole préexiste aux conventions, et que, c’est à partir d’elle que les conventions se font. Elle fait donc partie, lorsqu’elle est encadrée, des codes qui peuvent sauvegarder la cohésion sociale et garantir le vivre ensemble harmonieux et libre. Cependant, on observe que progressivement l’espace public donne lieu à l’expression de la parole non encadrée, ou mieux inconsciente de la complexité qui peut émaner d’elle. C’est pourquoi, à partir d’une méthode critique, adossée à la philosophie politique de Machiavel et de Hobbes, nous montrerons que chaque type de régime politique autorise un type de parole, et que, c’est donc un leurre de penser qu’en tant que citoyen, il est possible de parler n’importe comment sans tenir compte de la nature du régime politique dans lequel on se trouve